Aurélie WILMET

 

XanHarotin

expose à la galerie E2/Sterput

La petite fanzinothèque belge expose dans la galerie du E2/Sterput à Bruxelles à partir de demain !
« Cette expo fera un focus sur différentes fanzineu.x.ses, de différentes époques et de différentes pratiques.
Une mise en regards d’une dizaine de fanzines et d’auteur.ices tous.tes issu.e.s de la collection de la petite fanzinothèque belge. »
Dans ce cadre là, j’ai la chance de figurer parmi 6 artistes mis en avant. Vous trouverez ainsi une dizaine de mes originaux. Certains seront en vente. Ainsi que des fanzines personnels dont le tout fraîchement réalisé « A mes pieds ».
Alors n’hésitez plus, l’expo durera du 3 au 20 décembre 2020.
(Malheureusement pas de vernissage prévu avec les mesures du moment).
E2/Sterput, 122, rue de Laeken, 1000 Bruxelles

Trico Fair Market,

un marché de Noël virtuel

Cette année les marchés de Noël sont annulés, mais de belles alternatives virtuelles sont nées pour permettre aux créateurs de continuer et de vendre des produits et créations bien de chez nous. L’une de ces alternatives est celle de la Tricoterie avec son Trico Fair Market.

Venez-y découvrir de nombreuses créations d’artistes et artisans locaux comme Aurélie Wilmet, autrice de bande dessinée belge dont nous présentions le travail , un extrait de RORBUER *,en février 2017 dans le numéro 11 de 64_page.

Sous le surnom Pompel, elle nous propose des dessins originaux, tirages A3 numérotés, cartes postales, tote bag… à découvrir sur sa page:  https://tricofairmarket.be/pages/seller-profile/pompel  »

* RORBUER est sorti en album, ce qui est aussi une belle idée de cadeau :

Rorbuer, Aurélie Wilmet, Super Loto Éditions, juin 2020, 20 €. 

 


Ce vendredi on vernit notre exposition

MUE

par Vincent Glowinski & Chloé Schuiten*

Il y aura des dessins, des sculptures, du tissu, de la peau,
des morts et des naissances
On dansera de 20h à 22h30 sur les sons choisis par l’excellent ambianceur Mott Flyf
L’exposition durera du 10 au 31 octobre 2020
avec des ouvertures du mercredi au vendredi de 14h à 18h
et samedi dimanche de 13h à 18h
On organisera une soirée de finissage le vendredi 30 octobre
avec musique et surprises si le coco nous le permet

C’est à LaVallée : rue Adolphe Lavallée 39 — 1080 Bxl

 * Chloé Schuiten a  publié 'Peaux creuses" dans le 64_page#3 en 2015


 

Le collectif ‘Bien, Monsieur’ expose à Angoulême

Lison FERNÉ fait partie de ‘Bien, Monsieur’

Lauréat du "Fauve BD alternative" en 2018, le collectif "Bien,Monsieur" s'exposera au festival d'Angoulême du mercredi 23 au dimanche 27 au pavillon Jeunes Talents et regroupe tous les auteur.ice.s ayant participé à la revue jusqu'ici. 

Le numéro 10 de la revue est paru fin novembre 

Libération a consacré un article à "Bien, Monsieur" sujet de la revue

https://next.liberation.fr/images/2018/12/07/vachement-bien-monsieur_1696662?fbclid=IwAR26SwF27tc3AzSRc7C_yTpM8JcPW9NIfFOmEfCwuX0ABnaljB4AR53qz6U)

Lison FERNÉ*

Exposition collective – vernissage le samedi 12 janvier à 18h30.

*Lison Ferné a choisi d'être éditée par 64_page #3 et #8. Elle a fait partie du collectif  "Bien, Monsieur", collectif dont le magazine a reçu le Fauve de la BD alternative à Angoulême 2018.
Lison exposera à Angoulême cette année, nous reviendrons sur cet événement dans un prochain article.


Les Maîtres de l’imaginaire

Lucie Cauwe

Quel bonheur d’avoir enfin pu découvrir « en vrai » les originaux réunis par Etienne Delessert et la fondation suisse Les Maîtres de l’imaginaire! Ils avaient été présentés pour la première fois à Strasbourg en mars dernier Les voilà à Paris pour deux mois dans l’exquise cave voûtée des Libraires associés, du côté de Barbès (3 Rue Pierre l’Ermite, 75018). Une exposition légèrement complétée par rapport à sa version strasbourgeoise,  quatre autres « Maîtres » ayant rejoint la Fondation entre-temps, Nicole Claveloux, Alain Gauthier, Elwood H. Smith (non traduit en français) et Lisbeth Zwerger.

L'expo parisienne se tiendra jusqu'au 19 janvier, du mardi au samedi de 14 à 19 heures.
Pour en savoir plus : https://lu-cieandco.blogspot.com/2018/11/les-maitres-de-limaginaire-sexposent.html

64_page #14 pp 38-39, septembre 2018

Un autoportrait qui ne dit pas son nom

Vincent Baudoux

90,3 millions de dollars. C’est la somme atteinte aux enchères par cette toile de David Hockney le jeudi 15 novembre dernier. Ce qui en fait la peinture la plus chère jamais vendue du vivant d’un peintre. Record battu. Ce tableau serait-il beau parce qu’il coûte cher ? Son seul prix justifie-t-il le battage médiatique dont il fait l’objet ces derniers jours ?

Accessoirement donc, ce tableau raconterait une histoire, un beau moment de littérature qui dépeint une relation que l’on devine problématique entre deux êtres, l’un nageant à horizontale, l’autre verticalement immobile, l’un nu ou presque, sous l’eau et sans regard, l’autre élégamment vêtu malgré la chaleur et qui observe. Soit un couple en questionnement, plein de zones d’ombres relationnelles alors qu’il fait grand soleil. Ce paradis serait-il un enfer ? Voilà qui pourrait constituer la trame d’un roman, un scénario sans que cela relève le moins du monde de la Peinture.

On sait que Hockney travaille d’après photos, que ses tableaux sont le plus souvent un montage a posteriori de moments étrangers les uns aux autres, remaniés de manière telle qu’ils présentent un semblant de prise de vue unique. Car il ne s’agit pas d’un duo, mais d’un trio, le peintre étant le troisième larron — invisible — situé exactement entre les protagonistes comme l’indique la présence des deux pins, seuls éléments verticaux du décor, entre lesquels s’éteint le point de fuite de la perspective. Décor qui répond à la double loi du genre : toujours moins de détails avec la distance, et bleuissant pâle vers le lointain. Difficile de trouver plus classique, voire plus académique. La modernité y est toutefois omniprésente, par les options colorées à haut degré de saturation et de contraste, typique de la seconde moitié du 20°siècle. Modernité encore que la piscine privée dans un lieu de rêve, privilégié, isolé, soleil permanent en prime.

On assiste à une liquéfaction. L’homme costumé, vertical et immobile assiste à la dissolution de son comparse. Une débâcle. Il n’a déjà plus de vêtements, son corps réduit en morceaux par les reflets blancs autant que par les ombres, devient taches, flaques, blanches, roses, brunes ou vertes. Juste au-dessus de ce corps disjoint, la partie centrale du tableau (ombrée, de peu d’information verbale, comme laissée pour compte) indiquerait pourtant les véritables objet et sujet du tableau : le pigment azur qui teinte le support écru, la jouissance du peintre quand les densités variables de l’acrylique délayée imprègnent la toile, en une picturalité absolument silencieuse, rétive à tout discours, hors du temps. Ainsi, l’enchantement de ce tableau serait la compilation d’une image ponctuelle de 1972, emblématique de notre époque, et d’un monde sans temps, où toutes les cultures et civilisations se rejoignent quand, tout simplement, elles s’émerveillent des mille et une façons dont un outil bariole un pigment sur un support. Ce que confirme de la manière la plus nette le titre qu’en a donné l’auteur. Il s’agit du portrait d’un artiste, de sa pratique, dont les protagonistes, la piscine et le décor ne sont qu’un prétexte entre parenthèse : « Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) ».

90,3 millions de dollars. C’est la somme atteinte aux enchères par cette toile de David Hockney le jeudi 15 novembre dernier. Ce qui en fait la peinture la plus chère jamais vendue du vivant d’un peintre. Record battu. Ce tableau serait-il beau parce qu’il coûte cher ? Son seul prix justifie-t-il le battage médiatique dont il fait l’objet ces derniers jours ?

Accessoirement donc, ce tableau raconterait une histoire, un beau moment de littérature qui dépeint une relation que l’on devine problématique entre deux êtres, l’un nageant à horizontale, l’autre verticalement immobile, l’un nu ou presque, sous l’eau et sans regard, l’autre élégamment vêtu malgré la chaleur et qui observe. Soit un couple en questionnement, plein de zones d’ombres relationnelles alors qu’il fait grand soleil. Ce paradis serait-il un enfer ? Voilà qui pourrait constituer la trame d’un roman, un scénario sans que cela relève le moins du monde de la Peinture.

On sait que Hockney travaille d’après photos, que ses tableaux sont le plus souvent un montage a posteriori de moments étrangers les uns aux autres, remaniés de manière telle qu’ils présentent un semblant de prise de vue unique. Car il ne s’agit pas d’un duo, mais d’un trio, le peintre étant le troisième larron — invisible — situé exactement entre les protagonistes comme l’indique la présence des deux pins, seuls éléments verticaux du décor, entre lesquels s’éteint le point de fuite de la perspective. Décor qui répond à la double loi du genre : toujours moins de détails avec la distance, et bleuissant pâle vers le lointain. Difficile de trouver plus classique, voire plus académique. La modernité y est toutefois omniprésente, par les options colorées à haut degré de saturation et de contraste, typique de la seconde moitié du 20°siècle. Modernité encore que la piscine privée dans un lieu de rêve, privilégié, isolé, soleil permanent en prime.

On assiste à une liquéfaction. L’homme costumé, vertical et immobile assiste à la dissolution de son comparse. Une débâcle. Il n’a déjà plus de vêtements, son corps réduit en morceaux par les reflets blancs autant que par les ombres, devient taches, flaques, blanches, roses, brunes ou vertes. Juste au-dessus de ce corps disjoint, la partie centrale du tableau (ombrée, de peu d’information verbale, comme laissée pour compte) indiquerait pourtant les véritables objet et sujet du tableau : le pigment azur qui teinte le support écru, la jouissance du peintre quand les densités variables de l’acrylique délayée imprègnent la toile, en une picturalité absolument silencieuse, rétive à tout discours, hors du temps. Ainsi, l’enchantement de ce tableau serait la compilation d’une image ponctuelle de 1972, emblématique de notre époque, et d’un monde sans temps, où toutes les cultures et civilisations se rejoignent quand, tout simplement, elles s’émerveillent des mille et une façons dont un outil bariole un pigment sur un support. Ce que confirme de la manière la plus nette le titre qu’en a donné l’auteur. Il s’agit du portrait d’un artiste, de sa pratique, dont les protagonistes, la piscine et le décor ne sont qu’un prétexte entre parenthèse : « Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) ».

90,3 millions de dollars. C’est la somme atteinte aux enchères par cette toile de David Hockney le jeudi 15 novembre dernier. Ce qui en fait la peinture la plus chère jamais vendue du vivant d’un peintre. Record battu. Ce tableau serait-il beau parce qu’il coûte cher ? Son seul prix justifie-t-il le battage médiatique dont il fait l’objet ces derniers jours ?

Accessoirement donc, ce tableau raconterait une histoire, un beau moment de littérature qui dépeint une relation que l’on devine problématique entre deux êtres, l’un nageant à horizontale, l’autre verticalement immobile, l’un nu ou presque, sous l’eau et sans regard, l’autre élégamment vêtu malgré la chaleur et qui observe. Soit un couple en questionnement, plein de zones d’ombres relationnelles alors qu’il fait grand soleil. Ce paradis serait-il un enfer ? Voilà qui pourrait constituer la trame d’un roman, un scénario sans que cela relève le moins du monde de la Peinture.

On sait que Hockney travaille d’après photos, que ses tableaux sont le plus souvent un montage a posteriori de moments étrangers les uns aux autres, remaniés de manière telle qu’ils présentent un semblant de prise de vue unique. Car il ne s’agit pas d’un duo, mais d’un trio, le peintre étant le troisième larron — invisible — situé exactement entre les protagonistes comme l’indique la présence des deux pins, seuls éléments verticaux du décor, entre lesquels s’éteint le point de fuite de la perspective. Décor qui répond à la double loi du genre : toujours moins de détails avec la distance, et bleuissant pâle vers le lointain. Difficile de trouver plus classique, voire plus académique. La modernité y est toutefois omniprésente, par les options colorées à haut degré de saturation et de contraste, typique de la seconde moitié du 20°siècle. Modernité encore que la piscine privée dans un lieu de rêve, privilégié, isolé, soleil permanent en prime.

On assiste à une liquéfaction. L’homme costumé, vertical et immobile assiste à la dissolution de son comparse. Une débâcle. Il n’a déjà plus de vêtements, son corps réduit en morceaux par les reflets blancs autant que par les ombres, devient taches, flaques, blanches, roses, brunes ou vertes. Juste au-dessus de ce corps disjoint, la partie centrale du tableau (ombrée, de peu d’information verbale, comme laissée pour compte) indiquerait pourtant les véritables objet et sujet du tableau : le pigment azur qui teinte le support écru, la jouissance du peintre quand les densités variables de l’acrylique délayée imprègnent la toile, en une picturalité absolument silencieuse, rétive à tout discours, hors du temps. Ainsi, l’enchantement de ce tableau serait la compilation d’une image ponctuelle de 1972, emblématique de notre époque, et d’un monde sans temps, où toutes les cultures et civilisations se rejoignent quand, tout simplement, elles s’émerveillent des mille et une façons dont un outil bariole un pigment sur un support. Ce que confirme de la manière la plus nette le titre qu’en a donné l’auteur. Il s’agit du portrait d’un artiste, de sa pratique, dont les protagonistes, la piscine et le décor ne sont qu’un prétexte entre parenthèse : « Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) ».


Les « Grosses Légumes » de Bernadette GERVAIS

Lucie Cauwe

Dans le cas de l’auteure-illustratrice jeunesse Bernadette Gervais, la « grosse légume », ce pourrait être elle car l’expression signifie « personnage influant qui exerce un métier important ». Car oui, hier, et même avant-hier, légume était du genre féminin. L’expression désignait d’abord un officier supérieur. C’était une manière familière de prendre le contre-pied du « gros légume », qui aurait tendance à végéter au point d’avoir de la bedaine comme un gros légume. Au lieu de dire « grosse légume », on peut aussi dire aujourd’hui « C’est une huile »« C’est un gros bonnet ».  Néanmoins, en littérature de jeunesse, l’artiste belge mérite le titre de « grosse légume » avec sa centaine d’albums publiés en duo avec Francesco Pittau et une bonne dizaine en solo…

Pour en savoir plus: https://lu-cieandco.blogspot.com/2018/11/les-grosses-legumes-de-bernadette.html
Expo - Librairie Joli Mai, rue de Roumanie 1060 - Bruxelles



8e Festival CULTURES MAISON

Cultures Maison est un festival annuel dédié aux structures d’éditions indépendantes de bande dessinée et de narration graphique. La diversité du secteur y est très largement représentée, on y trouve aussi bien les plus importants éditeurs, belges et européens, que des collectifs d’auto-publication, des fanzines ou de
la micro-édition.
Une programmation d’expositions, d’événements, de conférences et de rencontres avec les auteurs est également proposée au public.
Le festival Cultures Maison est né en il y a huit ans, à l’initiative du collectifd’auteurs Tête à Tête, avec le
soutien du Service de la Culture de Saint-Gilles. C’est depuis 2014, l’ASBL Cultures Maison qui l’organise.
En sept éditions, l’événement a su se faire une place privilégiée. Il est aujourd’hui un rendez-vous incontournable de la bande dessinée contemporaine.

SALON ÉDITEURS

L’espace éditeurs accueillera 46 éditeurs. L’essentiel de la programmation est occupé par la scène francophone de l’édition belge, française et suisse, mais le public pourra également découvrir les productions d’éditeurs venus de Flandre, d’Italie et des Etats-unis.
Le site internet du festival est régulièrement mis à jour, présentant la liste exhaustive des éditeurs ayant confirmé leur participation.
Quelques exposants :
La cinquième couche, 6 pieds sous terre, Adverse, Atrabile, Bichel, Bien Monsieur, Biscoto, Bries, Çà et là, Colorama, Crypte Tonique, Cuistax, éditions Abstraites, éditions Gargarismes, l’employé du Moi, Flutiste, Fotokino, Fremok, Ion, Jean Guichon, Kus, L’Appât, Les machines, Mathilde Van Geluwe, Misma, Novland, Poinçonneuse et égouttoir, Radio as paper, Rizhome, Super Structure, Tieten met haar, Vide Cocagne, Vite,…

ÉVÉNEMENTS

Le festival Cultures Maison propose également au public une série d’événements, tous accessibles gratuitement :
Rencontres et conférences
Indie Americans Table ronde
Dans le cadre de l’exposition Indie American les éditions çà et là et L’employé du moi , respectivement représenté par Serge Ewenczyk et Max de Radiguès, viendront échanger sur leur travail éditorial en francophonie d’auteurs alternatifs d’Amérique du Nord. June Julien Misserey participera également à cette rencontre ainsi que, sous réserve, les auteurs exposants Charles Forman (The end of the fucking world) et Frank Santoro (Pittsburgh). June Julien Misserey
Membre de l’association “Chifoumi” et organisateur notamment des résidences collaboratives “Pierre, feuille, ciseaux”, June Julien Misserey est invité à nous livrer son analyse sur l’évolution de l’édition alternative en Amérique du Nord.
LL de mars et Alexandre Balcaen l’auteur et l’éditeur échangeront sur les processus spécifiques de création d’Hapax, publié par Hoochie Coochie sous la direction éditoriale d’Alexandre Balcaen.
2. Programmation 2018
Présentation de l’atelier du Toner
Un bruit gronde dans le ciel de l’auto-édition Bruxelloise … C’est l’Atelier du TONER qui ouvre ses portes!
L’Atelier du TONER est un atelier coopératif d’auto-édition, une constellation de collectifs qui se sont rassemblés et ont mutualisé leurs machines, leurs expériences et leur volonté pour créer un espace nouveau,ouvert à tous, avec une approche de transmission, d’autonomie et d’accessibilité.
Des membres de l’atelier viendront présenter leur projet, un des premiers de l’asbl E.L.I.
Concert et projection en soirée
Cette année c’est le groupe féminin et bruxellois les Vaporellas qui est invité à mettre l’ambiance à la soirée du festival.
Les Vaporellas, c’est du Bubble punk : « un mélange entre les Ramones et Lady Gaga ». Sérieuses mais pleines d’humour, leur rock est franchement pop et déjanté, pétillant et sautillant. La chaleur des Vaporellas est si puissante qu’elle traverse les fibres et un concert en leur compagnie, l’assurance d’une soirée débridée.

Cultures Maison ASBL avenue des Villas, 13 - 1060 Bruxelles BELGIQUE 

Cyril Elophe coordination 0032/472 56 38 35 cyril@culturesmaison.be  http://www.culturesmaison.be/

Lieu du festival : La Vallée 39 rue Adolphe Lavallée 1080 Bruxelles

 


RENCONTRES PROFESSIONNELLES
AUTEURS FWB EDITEURS US CA BRUXELLES 15-09-2018
————
Des rencontres de type « speed dating » entres auteurs et 4 éditeurs indépendants des Etats-Unis et du Canada seront organisées le 15 septembre par la SCAM, avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, WBI et le PILEn.
Editeurs:invités: Mark Siegel, First Second ,
Eric Reynolds, Fantagraphics, Andy Brown, Conundrum Press, Gabriel Winslow-Yost, New York Review Comics.

Modalités de candidature avant le 22 août 2018,
détails via ce lien:
http://www.scam.be/…/…/235-speed-dating-avec-des-editeurs-us

Les rencontres auront lieu à la Maison européenne des autrices et des auteurs, dans le cadre de la Fête de la BD de Bruxelles.

 

Catel s’expose au Centre Belge de la Bande Dessinée

Héroïnes au bout du crayon

Catel est une féministe qui défend les droits des femmes. Et surtout rend leur visibilité à des femmes oubliées de l’Histoire. La preuve dans la très belle exposition rétrospective que lui consacre le CBBD, ces « Héroïnes au bout du crayon », qui se partagent entre bande dessinée et littérature de jeunesse.

Article et illus sur https://lu-cieandco.blogspot.com/


La Poinçonneuse est à Bruxelles:

l’œil absent n’est pas un regard vide

La POINÇONNEUSE a le plaisir de vous inviter à la soirée de lancement de l'œil absent n'est pas un regard vide, le mercredi 30 mai à partir de 18h30 à la Paper Factory62 rue des tanneurs 1000 Bruxelles.



Ce sera également l'occasion de découvrir deux autres nouveautés : ROND JAUNE CONTENT de Aude Gravé publié par Jean Guichon éditions et 不为所见的奇异事 de Marine Pascal publié par Bande de.

© Johan DE MOOR - Les Diables Rouges à la coupe du monde 2018

Jeux de mains, jeux de vilains.

Balle aux pieds, c’est le pied.

Vincent De Goal

Ah non, pas le foot, non, non et non ! On ne verra plus que cela, on ne parlera plus que de cela, alors, s’il-vous-plaît, fichez-nous la paix. Et pourtant, il y a plusieurs bonnes raisons de visiter deux expositions proposées par Seed Factory jusque fin juin, même si du foot il y en a ras les crampons. Remontant dans le temps, furetant dans les archives on y trouve des documents qui montrent que le jeu se pratiquait déjà en Chine dès 500 avant Jésus-Christ. En Europe, les jeux de ballon au pied sont courants en Grèce Antique, ainsi que chez les premiers Romains et durant tout le Moyen-âge jusque au 17° siècle environ — avec d’autres codes on s’en doute. Le foot de la période moderne est le fruit de la Révolution industrielle.

© TRIK "Football Story"                  © Jeroem LOS

Notre époque qui sacralise le capitalisme financier modifie ainsi les règles afin de les adapter aux valeurs contemporaines. En ce sens, la lecture du foot vaut un manuel de sociologie, un cours d’Histoire à la pédagogie récréative. Quelques anecdotes étonnent, on y apprend ainsi, par exemple, que le foot, c’est aussi ce miracle de la Noël en 1914, quand des combattants qui se trucidaient il y a quelques heures encore, sont sortis des tranchées, ont fraternisé… jouant une partie de football. Chez les filles, le foot apparaît dès le début du vingtième siècle, il y a cent ans, et semble plus répandu qu’on veut bien l’admettre. Retenons la présence d’une planche de Franquin extraite de Les voleurs du Marsupilami. Hergé aurait pu être présent avec plusieurs planches de Quick et Flupke, mais…. Nulle trace non plus de la série Vincent Larcherde Raymond Reding dans Le Journal de Tintin de 1963 à 1972. L’expo montre aussi qu’à l’utilisation idéologique répond toujours une contestation par l’image, avec de nombreuses productions alternatives, non officielles. Ainsi, les documents « contre » le foot sont aussi nombreux que ceux qui le glorifient.

© André FRANQUIN -  Le vol du Marsupilami

Par ailleurs, le foot a inspiré nombre d’artistes, peintres ou sculpteurs de renommée, et pour ne citer que les plus connus :le Douanier Rousseau, Robert Delaunay, Nicolas de Staël, Picasso, Nicky de Saint-Phalle, Andy Warhol, Keith Haring, Pierre et Gilles, ainsi que des plastinations de Gunther von Hagens.

© Karl MEERSMAN Kevin De Bruyne immigré économique de Wolfsburg à Manchester City
© SALEMI Violences

Toutefois, le plus gros de l’exposition est le fait d’imagiers actuels parmi les meilleurs, Savignac, Henryk Thomaszewsky, Mario Mariotti, Gus Bofa, Claude Serre, Patrick Chapatte, Royer, Ever Meulen… en s’excusant de ne pas citer la bonne centaine d’autres. A priori, on s’attendait à ce que le foot, thème bateau, produise une cascade de clichés. Mais non, l’expo montre l’inverse, insistant sur la créativité des auteurs quand on leur laisse la liberté de traiter le plus banal des thèmes sans la moindre contrainte.

© Horn, d'après Pieter Brueghel

La seconde exposition est consacrée à Horn, redécouverte de ce prodigieux dessinateur oublié. De 1936 à 1990, dans Le Soir, il publiait chaque semaine Le Week-end sportif, récit fictif mais cohérent à partir de la multiplicité hétéroclite des événements sportifs du jour. Une prouesse. Il faut admirer la manière dont Horn utilise toutes les ficelles et astuces narratives, linguistiques, scénographiques, graphiques (en mélangeant souvent les quatre), afin de produire des centaines de planches dont aucune ne ressemble à une autre. Horn savait de quoi il parlait, sportif de haut niveau, pré-sélectionné en escrime pour représenter notre pays aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, ces fameux Jeux à la gloire des nazis qui ont vu Jesse Owen, noir américain, remporter quatre médailles d’or, à la fureur de Hitler dit-on. La vie de Horn, pseudonyme de Fernand van Horen, est tout aussi captivante : né au Congo des amours d’une jeune indigène et d’un père belge, le petit métis est envoyé en Belgique où très vite ses dons pour le sport le démarquent de ses camarades, pratiquant le hockey, l’athlétisme, la course, la boxe, les sauts. Passionné de chevaux, il effectue son service militaire à la cavalerie, mais la couleur de sa peau et ses origines l’empêchent d’accéder au rang d’officier, ce grade étant réservé à la noblesse. Il fait partie de l’armée secrète dès 1941, mais dénoncé, il est arrêté par la Gestapo qui l’envoie aux camps de concentration. A l’arrivée des troupes américaines, les nazis exterminent les survivants afin de supprimer les témoins, et Horn doit d’être resté en vie en restant couché trois jours de suite dans un cercueil à côté d’un « vrai » mort, en attendant l’arrivée des soldats du général Patton. Tout ceci ne doit pas occulter la virtuosité exceptionnelle du dessinateur, capable d’effectuer une caricature plus vraie que nature d’après une image fugitive et de mauvaise qualité entre-aperçue à la télévision (nous sommes dans les années 1950, la télé couleurs n’existe pas, et encore moins la haute définition ou l’arrêt sur image). Horn, dessinateur surdoué et rafraîchissant, est remis ici à l’honneur, dans un hommage aussi somptueux que mérité.

                                   © Horn
Foot, Horn, Seed Factory avenue des Volontaires, 19 1160 Bruxelles   du lundi au vendredi aux heures de bureau jusque fin juin.
www.seedfactory.be/maison-image

Expo de l’atelier BD de l’Académie de Watermael-Boitsfort

Les élèves de l’atelier de Philippe Cenci proposent régulièrement leurs projets à 64_page, comme chaque année ils présentent leurs travaux…


Expo FOOT – HORN


« Chemin de vie » 

Une exposition de Marianne Duvivier

Marianne Duvivier, la dessinatrice de BD de Graines, Secret , Stone ou sa contribution à Vivre? expose ses peintures à Bruxelles.

Des portraits, lumineux, drôles et mystérieux, un univers personnel à découvrir d’autant que rares sont les dessinateurs de BD qui se créent un univers picturale original. C’est le cas de Marianne. C’est une dessinatrice…

Découvrir le travail de Marianne : http://marianneduvivier.be/index.htm

Panorama de la BD chinoise

au Centre Belge de la Bande Dessinée

par Vincent Baudoux
Qui, à part quelque spécialistes, sait que la bande dessinée chinoise est bien plus ancienne qu’on ne l’imagine, appelée là-bas manhua, mot généraliste désignant un récit illustré, quelles que soient ses formes ou fonctions, dessin de presse, livre illustré, bande dessinée et même dessin animé ? Le Centre belge de la Bande dessinée, rue des Sables à Bruxelles, en offre un panorama passionnant.

En Chine, le plus ancien livre illustré (en xylographie) date de 868, alors que chez nous les premiers livres imprimés par Gutenberg sont postérieurs à 1450. Autant dire que cette forme d’art graphique n’est pas une invention occidentale ! Toutefois, il faut attendre le début du XXe siècle et les progrès technologiques issus de la révolution industrielle pour constater l’épanouissement de la BD sur les deux continents. Et là, surprise, c’est en 1929 – année de la création de Tintin – qu’apparaît Monsieur Wang, premier héros récurrent de la BD chinoise. Autre coïncidence, c’est en 1935, année du Lotus Bleu, que naît San Mao, le personnage chinois le plus célèbre, gamin aux gags comparables à ceux que Quick et Flupke imaginent à la même époque à l’autre bout du monde ! Quel est le point de vue chinois sur Tintin, et comment expliquer cette similitude entre des auteurs et des créations qui ne se connaissent pas, au même moment ?

Comme chez nous, le XXe siècle en Chine voit la diffusion massive de publications à vocation populaire. Dès 1927, le lianhuanhua se présente en petit format standarisé (12,5 x 10cm, plus réduit que nos cartes postales), tiré à plusieurs millions d’exemplaires, et propose un récit complet qui joint texte et image. Ce que nous appelons ici bande dessinée se nomme là-bas images enchaînées, de quoi faire la joie d’un sémiologue qui associerait ces appellations aux socles culturels différents dont elles sont issues.

Les années Mao Zédong (contemporaines de notre Mai 1968) récupèrent cette production populaire afin d’en faire un outil de propagande puissant. Il faudra attendre la fin du XXe siècle pour que l’ouverture se fasse en direction des autres mondes technologiquement plus avancés, l’Europe, les Etats-Unis, le Japon, et ce, tous genres confondus. Signe tangible de la globalisation, une production chinoise actuelle pourrait sans problème passer pour une production occidentale, ou japonaise, et inversement. Graphiquement, la remise en question des codes narratifs, avant-garde très à la mode chez nous, est tout aussi présente là-bas, alors que dans le même temps l’enracinement dans la tradition des oeuvres du passé s’efface.  L’exotisme ne se lit plus que dans les détails, dans certains relents esthétiques, mais pas davantage que nos contemporains, redevables – souvent à leur insu – de l’esthétique classique de la Renaissance. La production de BD chinoise contemporaine n’a rien à envier à celle du reste du monde, c’est tout à son honneur. Après avoir convergé, ces différentes cultures aux racines ancestrales tellement différentes seront-elles capables, ou non, de retrouver et développer de nouvelles singularités ? L’avenir le dira…

Panorama de la BD chinoise
CBBD, Centre belge de la Bande dessinée
20 rue des Sables
1000 Bruxelles
Jusqu’au 9 septembre
Du lundi au dimanche de 10h à 18h
www.cbbd.be

BD chinoise

Vue de l’exposition Panorama de la BD chinoise, photo Daniel Fouss, (c) Musée de la BD

BD chinoise

Un Lianhuangua de la période de Mao

BD chinoise

Zhang Leping, San Mao

BD chinoise

Zhao Hongben, Le roi des singes

BD chinoise

Feng Zikai, Discussion de la vie sous une faible lumière

BD chinoise

Li Kunwu & P. Otié, Une vie chinoise, editions Kana

 

 


Claude RENARD à la galerie Champaka / Luc Térios

Après quelques années de silence, Claude Renard, dessinateur et auteur BD, revient avec une exposition magistrale à la galerie Champaka, près du Sablon, à Bruxelles. Il y expose des crayons sur papier sur les cimetières bretons. Cela sent le sel, l’iode, le bois en décomposition et les embruns. Chez Claude Renard, on ne sait qui, de l’oeil ou de la main, a le plus de talent. Cette exposition est accompagnée d’un superbe livre intitulé « Aux vents salins » dont le tirage est limité, numéroté, signé. Du 8 au 30 septembre 2017.

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Quoi de plus agréable que les yeux nettoyés par un bol d’air frais venu de Bretagne, à l’occasion d’une exposition qui consacre le talent d’un regard allié à celui de la main ? L’oeil est ému par ces carcasses éventrées qui se décomposent lentement et retournent à la rouille, à la poussière, à la boue, alors que le meilleur de leur vie a été de résister à la fureur des tempêtes. Lorsqu’on sait que Claude Renard fut un temps marin, on sent l’émotion qui l’étreint à la vue de ces vaisseaux irrémédiablement laissés pour compte. Depuis, l’ancien matelot dessine, pas un détail ne lui échappe, ce treuil vermoulu, cette cabine cabossée, cette grue tordue, le moindre détail est signifiant comme le sait l’homme de la mer, sensible aux nuances des vents ou des courants, à l’humidité qui change, à la configuration des nuages qu’il est souvent le seul à percevoir. Cet entraînement à la sensation permet de différencier la texture métallique de la coque, autre que celle de la cabine, des bois du pont, des bastingages, chaque planche pourrissante ou rivet corrodé, mais aussi les algues qui montent à l’assaut de la carcasse, les rochers, les divers états du sable. Là, le dessinateur se révèle prodigieux, tant chaque matière suscite telle ou telle écriture picturale, telle ou telle caresse de la mine de plomb sur le grain épais du papier blanc, telle ou telle gestuelle impliquant jusqu’à la manière de tenir le crayon entre les doigts. Il ne s’agit pas pour autant de réaliser une photographie à la main, une autre qualité du dessinateur étant de composer son image, d’abord par le cadrage, ensuite par la gestion des éléments à valoriser ou à négliger, le positionnement des noirs et des blancs, l’étagement méticuleux des nuances de gris, la mise en avant des accents sombres, des plages lumineuses, etc. Dessiner, c’est aussi choisir telle ou telle information, peser, soupeser, changer d’avis, improviser un trait inattendu sans trop le vouloir, le retenir, traiter rationnellement la parcelle en fonction de l’ensemble. Serait-il possible que, à l’automne de sa vie, le vieux loup de mer des océans de papier se prenne d’affection pour ces traces bientôt effacées d’un monde artisanal qui n’a plus cours, échoué sur les plages du temps ? Ces dessins conjurent le sort, car sous le regard et la main de Claude Renard ces épaves arrivent désormais à bon port. Du temps de leur splendeur, quand elles bourlinguaient, elles ignoraient qu’une nouvelle vie faite de tendresse les attendait à nos cimaises.

Alex Gregory, The New Yorker / Luc Térios

Le mois d’août, les vacances à la plage, le moment d’oublier la vie trépidante du restant de l’année. En short, tongs aux pieds, lunettes de soleil, casquette de fantaisie vissée sur la tête, tee-shirt, l’homme (sans âge car il représente tous ceux qui ont le bonheur d’avoir un travail) arbore tous les signes du citadin qui débranche et pense à autre chose qu’au stress du boulot. Au bord de l’océan, le moment est venu de jouir du plaisir de l’instant, décontracté enfin, cool. Prendre distance, se ressourcer, recharger ses batteries. Se refaire une virginité mentale… afin d’être plus performant encore après ce break.12Alex Gregory

Tournant le dos à l’océan, l’individu reste connecté au monde, car il ne peut tolérer être « hors circuit », fut-ce temporairement. L’idée est tout bonnement insupportable au bonhomme puisqu’elle induit que l’on ne peut se passer de lui. Il ne suffit pas d’exister par le nombre d’appels, la quantité d’amis sur FaceBook, encore faut-il être accessible jour et nuit où que je sois, à l’image des services d’urgence incessamment sur le qui-vive. C’est ignorer que les cimetières sont remplis de gens indispensables. Il faut désespérément remplir la vacuité de l’existence par du bruit (ou des objets), afin de prouver son importance. Or, la flèche silencieuse du temps est un obus qui pulvérise tout sur son passage, qui se souviendra de Mozart ou Salvador Dali dans mille ans ? Un jour plus personne ne se souviendra de Jésus lui-même. Si le narcissisme individuel est dérisoire aux yeux du groupe humain, que dire du narcissisme humain à l’échelle de la vie sur terre, voire même du seul règne animal ? Les dinosaures ont dominé la planète pendant des millions d’années, les hommes tels que nous les connaissons ne sont là que depuis quelques dizaines de milliers d’années, le ramage et la connectivité issue des valeurs sociales contemporaines depuis quelques dizaines d’années seulement, tout au plus. Pourtant, le vaniteux agité du smartphone se considère plus important que l’océan à qui il reproche son ramage. Ce serait tellement mieux si l’océan se taisait.

10. Encore ! / Luc Térios 

Grand Prix annuel du Press Cartoon Belgium

Du 1er juillet au 3 septembre 2017, Knokke-Heist

unnamedC’est la quatrième fois en onze ans que Pierre Kroll gagne le Grand Prix annuel du Press Cartoon Belgium. Les dés seraient-ils pipés, comme il se murmure parfois chez l’un ou l’autre confrère ? Cependant, chaque année les organisateurs construisent un jury venu des horizons les plus hétéroclites, par exemple des représentantes et des représentants des mondes associatifs et culturels, des patrons de grandes entreprises, des sportifs de haut niveau, des avocats médiatisés, des comédiens, des photographes, des présentateurs de télévision, les présidents de tous les partis démocratiques du pays… Rien d’homogène, on le voit. A quoi s’ajoutent la totale transparence, les arguments échangés sans la moindre concession, la liberté du choix de chacun. Alors, comment se fait-il que des panels aussi éloignés et disparates, qui ne se connaissent pas d’une année à l’autre, arrivent si souvent à la même conclusion ? Et si la réponse était tout simplement la capacité de Pierre Kroll à traduire mieux que d’autres la sensibilité de notre époque, ce qui traverse la société belge dans chacune de ses composantes, tant au Nord qu’au Sud du pays ? L’explication est-elle suffisante ? Certes pas, car outre l’intuition du « quoi » montrer, il faut encore que le « comment » suive. Et là, sous son apparente nonchalance graphique, le dessin de Kroll montre sa capacité à tracer des signes d’une précision étonnante. L’efficacité fait mouche, fruit d’un très, très long entraînement. Le plus doué des dessinateurs de sa génération, Picasso, avait coutume de répéter que le succès s’obtient par 99 pour cent de transpiration et un pour cent d’inspiration. Il y a cette anecdote du peintre japonais à qui son empereur reprochait de demander une somme d’argent énorme pour une oeuvre réalisée en quelques minutes à peine, à quoi l’artiste répondit que poser ces gestes parfaits en si peu de temps nécessite des années de travail ! Rien n’est plus compliqué que faire simple. Kroll rend l’effort invisible au lecteur, et fait en sorte que la plus étonnante des prouesses se dissimule sous le masque de la facilité. Comment y arriver autrement que par les heures de gymnastique (graphique) au quotidien ? L’aisance est fruit de la souffrance. Il peut dessiner des panoramas avec une virtuosité exceptionnelle, dressant la toile de fond de nos existences, de notre vie de citoyen, au quotidien. Il sait que si tout est forcément politique, rien n’est exclusivement politique, possédant le sens de l’éphémère, du dérisoire, du ridicule, de la vanité, de la sottise. Kroll cible plutôt la situation que les personnes, sans jamais juger, agresser ou mépriser qui que ce soit, et certainement pas les victimes ou les plus faibles. Rassurants et inattendus, piquants et amusants à la fois, tendres et décalés, jamais moralisateurs, ces dessins ont de quoi convaincre un large public autant que des groupes ou corporations plus spécifiques. Kroll, c’est comme la sécurité sociale, une saine et généreuse dose de collectif dans un monde brutal, individualiste, voire égoïste, où l’on croise un marchand de bonne humeur à portée de dessin, un brin de jouvence au quotidien.

Expo Olivier Grenson 

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10. Sitting Bull / Luc Térios

(juin 2017)

Tom Toro, The New Yorker

unnamed (1)« Quand dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle réalisera que l’argent ne se mange pas ». Ainsi parlait Sitting Bull, né vers 1831, chef des Lakotas Hunkpapas, l’une des tribus Sioux qui, avec ses moyens, comme elle a pu, a résisté à la violence conquérante de la jeune civilisation américaine. La conquête de l’Ouest à cheval s’est vite transformée en domination de la planète entière, puis en course à l’espace avec les moyens techniques les plus sophistiqués que puisse imaginer le cerveau humain. Dans son sillage, elle a entraîné le capitalisme financier – globalisé désormais – qui substitue la volatilité abstraite des chiffres au poids de l’humus nourricier de tout vivant, humains compris. Nous avons divinisé la plus-value des actionnaires, des investisseurs. Le profit à n’importe quel prix est notre religion. Et si cela implique la destruction de la planète qui nous supporte (!) depuis des millions d’années, peu importe. Jadis, Néron a réduit Rome en cendres; Donald Trump le réalisera au niveau planétaire, promet-il. Le moment est merveilleux, quasi orgasmique dirait le poète. A ceci près que les prêtres de ce Moloch contemporain s’offrent eux-mêmes – et leur descendance – en victimes désirantes. Pauvre Barron ! Un suicide triomphant et euphorique, en quelque sorte. Toutes les organisations humaines se sont crues immortelles, et n’ont jamais imaginé un seul instant qu’elles auraient pu disparaître, qu’elles disparaîtront. Or, c’est ce qui arrive le plus sûrement dans l’Histoire, et, semble-t-il, selon des cycles de plus en plus courts. Il n’y a aucune raison pour laquelle le système actuel soit l’exception qui échappe à ce constat. Toutefois, il reste vrai que l’humanité ne s’est jamais posée un problème qu’elle n’ait pu résoudre : mais cette fois, le défi est de taille. Dans ce cartoon de Tom Torro où quelques survivants sont réexpédiés aux temps préhistoriques, à la lumière incertaine d’un maigre feu de bois, dans une grotte décorée de graffitis représentant la civilisation dévastée, un père raconte à ses petits. Le contraste entre « destroyed », « beautiful » et « lot of value » relate à lui seul l’état paradoxal du monde dans lequel nous vivons. Pour combien de temps encore ?

 

EXPO ACA CHATELET

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Exposition à l’Académie des Beaux-Arts

de Watermael-Boitsfort

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9. La fête des mères / Luc Térios

©Christopher Weyant, The New Yorker, USA

(mai 2017)

Fêter sa maman est traditionnellement un moment de bonheur, pour la mère qui se voit ainsi remerciée pour toutes ces années d’amour maternel fait d’attention incessante, de patience, de petites et grandes joies, de peines, de soucis, de moments de fierté, d’affection, etc. Deux cartoons parus ce dimanche remettent les pendules à l’heure, dès lors que l’organisation sociale contemporaine s’en mêle. Le premier montre une batterie de poules pondeuses, la mère déçue de l’indifférence de ses rejetons en ce jour très spécial. Et pour cause, elle ignore évidemment ce qu’ils sont devenus, et c’est tant mieux. Elle-même n’est qu’une prisonnière (au propre comme au figuré) de la rentabilité à outrance qui fait des mères qui travaillent (et que l’on devine seules à élever leur marmaille) des quasi objets taillables et corvéables à merci, victime ignorante du sort qui l’attend une fois sa productivité en baisse. Au mieux une poule au pot, de toute manière un désormais déchet valorisé. Tout cela pour ça.

©Jacques Sondron, Facebook, Belgium

Le second cartoon traite du politiquement correct qui affecte désormais chaque aspect des relations sociales dans nos vie quotidiennes. Chaque minorité doit désormais être prise en compte, qui fait que plus aucune joie ne peut s’exprimer parce qu’il y aura toujours quelqu’un, quelque part, qui aura une bonne raison de ne pouvoir partager ce plaisir. Ces deux cartoons, complémentaires, parus d’un côté et l’autre de l’Atlantique au même moment racontent la schizophrénie de nos vies. Dans le même temps la soumission à la mondialisation qui n’en a que faire de l’humain sinon au service du profit privé, l’abandon de toute dignité, de l’autre l’émergence d’une culture du respect, de l’émotion, des bons sentiments, du bien pensant. L’une est pourtant incompatible avec l’autre.

 

Cuitax présente son 8ème numéro et s’expose au Jacques Franck à Saint-Gilles

Une tache de vert, une tache de rose, Cuistax s’est habillé aux couleurs du printemps et sort dehors voir s’il fait bon.

cuistax


Retrouvez-nous mercredi 19 avril au centre culturel Jack Franck pour fêter la sortie de ce nouveau numéro.

Au programme:
Un atelier de patatogravure, un gros échange de bouture avec nos amis de Seeds, une petite exposition visible jusqu’à la fin du mois, pleins de Cuistax et de l’amour en rose et vert. de 16:00 à 17:30 nous proposons un atelier pour les enfants (à partir de 5ans) de patatogravure

c’est gratuit mais il faut vous inscrire à l’adresse mail suivante: cuistaxcuistax@gmail.com

 
En plus, une petite exposition « Cuistax » sera visible sur les murs du Jacques Franck jusqu’à la fin du mois


Venez nombreux et en famille

Centre Culturel Jacques Franck, 94, chaussée de Waterloo, 1060-Saint-Gilles (Bruxelles)

8. MUPGDP / Luc Térios

Musée provisoire de la grande droguerie poétique, Musée Magritte, Bruxelles, jusqu’au 07 mai.

©Musée Magritte

Derrière ce mot étrange se cache Le Petit Musée Temporaire de la Grande Droguerie Poétique, animé par son Président Directeur Généreux, Dominique Maes. Est-ce parce qu’on est relégué parmi les sans-voix de la société que l’on a rien à dire ? L’accès à la création s’interdit-il aux personnes qui en sont habituellement exclues ? Puisque notre Culture et le marché de l’art calquent désormais leurs lois sur celles de la rentabilité économique, a contrario les oeuvres exposées ici proposent des produits qui ne se vendent pas, mais qui apportent humour, plaisir et sens et petits bonheurs quotidiens. Comme par exemple une réserve d’enthousiasme, des doses d’affection et de mots doux, du concentré de gratitude, de la sauce d’innocence, parmi tant d’autres. Chacun de ces produits est unique, original, fruit d’une imagination active. Ensuite, il s’agit d’en trouver la meilleure présentation, d’abord un récipient, en verre, préhensile, quelles qu’en soient la taille et la forme, pot, bouteille, fiole, tourie, fillette, carafe, bocal, gourde, chopine, burette, etc. Il faut maintenant imaginer le graphisme de l’étiquette, sa typographie, sa couleur, son dessin, sa lisibilité, ce qui amène à résoudre des questions de communication auxquelles le public concerné n’avait jamais été confronté. Le meilleur reste à venir : imaginer le mode d’emploi. Ici, on entre de plein pied dans le monde de l’écriture poétique. De la langue où l’on joue avec les mots, les phrases, leur rythme, leur musique, leurs évocations irrationnelles mais bien réelles toutefois. L’interaction réciproque du produit à imaginer avec sa double présentation graphique et verbale, le texte et l’image, fait de ces expériences ludiques des organismes complexes, des univers difficiles équilibrer, dont il n’existe pas le moindre modèle. Ils sont cousins des inventions de Nougé et Scutenaire, de l’Art Brut cher à Jean Dubuffet souhaitant arpenter des chemins autres que ceux de l’asphyxiante — et coûteuse — Culture. Le culot d’une telle démarche débouche sur la valorisation sociale des participantes et participants, tout ceci étant discuté en groupe, négation des barrières liées à l’âge, au sexe, ou à l’origine, la religion, la langue, les moyens disponibles. Afin de mieux vivre ensemble.


7. A leur santé ! / Luc Térios

Boobs Art, Seed Factory, La Maison de l’Image, Bruxelles, jusque fin juin 2017

©Max Tilgenkamp

On dit que le premier regard d’un homme vers une femme porte sur sa poitrine. Conscientes de la chose, bien des femmes en jouent, mettant en avant – plus ou moins indiscrètement – leurs arguments, que l’on nomme aussi parfois leurs charmes. Le langage populaire et l’argot ne s’y trompent pas, qualifiant ces objets du désir des mots les plus tendres comme les collines de l’amour ou les jumeaux frémissants; ou des mots qui renvoient à la chaleur et la tendresse du nid comme nibards, ou nichons avant que cette dernière acception dérive en vulgarité. La poésie le cède parfois à la technique, on les nomme alors tétés, ou Roberts. Ce dernier mot trouverait son origine en hommage à Edouard Robert, l’inventeur du biberon, ou de manière moins romanesque à Robert d’Arbrissel, le fondateur de l’Ordre de Fontevraud, adepte du syneisaktisme, forme d’ascèse qui consiste à établir une relation très proche mais absolument chaste avec une personne de l’autre sexe afin de surmonter ses tentations charnelles par la mortification.

©Rex Features / Sipa

Loin de ces soucis physiques et métaphysiques, il y a les contemporains et triviaux pare-chocs, airbags, ou obus, gants de toilette, miches, flotteurs, planches à repasser, gyrophares, melons de toutes saisons, et d’autres encore. Entre ces extrêmes, on trouve les lolos, les gougouttes, les loches, les roploplos, les appas bien nommés comme le savent les enseignants face à l’étudiante décidée à en tirer avantage. Quoi qu’il en soit, la femme douée sur ce plan est réputée avoir de la conversation, une belle avant-scène ou du monde au balcon. Cette variété de mots et d’expressions témoigne de l’imagination que déclenche la poitrine des femmes (platement destinée à nourrir les petits affirment certains), au singulier alors que la paire se présente en duo, en couple, en tandem. Un des plus beaux hommages que nous puissions leur rendre est de savourer le champagne en leur intimité, puisque l’on raconte que la première coupe aurait été moulée à partir du sein de la marquise de Pompadour, maîtresse du roi. Trinquons à elle, à eux, sans plus cacher ces seins que l’on souhaite tant voir.


Comme un merveilleux / Luc Térios 
 
Le Réseau Madou, Alain Goffin et François Rivière, réédition, Dargaud, 2017. Chez Champaka à partir du 2 mars 2017.
 
Le merveilleux est une pâtisserie typiquement belge, composée de deux meringues aérées soudées ensemble par une épaisse couche de crème, le tout richement recouvert de chantilly et nimbé de copeaux de chocolat, surmonté d’une cerise confite. Léger. Populaire. Sans prétention. Délicieux. Un réseau est un ensemble formé de lignes ou d’éléments qui communiquent ou s’entrecroisent. Le Réseau Madou est non seulement une histoire d’espionnage, mais aussi des résilles de toutes natures qui s’étalent quasi à chaque page. Si la publication originale date de 1982, les ingrédients résistent au temps, via la fascination pour la ville de Bruxelles à la veille de la seconde guerre mondiale, les histoires à la fois claires et inquiétantes imaginées par Hergé et Edgard Pierre Jacobs, la ligne claire qui continue à s’inventer avec Joost Swarte, Ever Meulen, Ted Benoît, Floc’h, Yves Chaland, et bien d’autres. Au point que ce récit paraîtra nouveau pour le public français, tandis que le lecteur belge y verra une pièce vintage. Toutefois, l’air du temps et les normes visuelles ayant changé, il ne s’agit plus d’une réédition pure et simple. La comparaison est vite faite : esthétique Pop pour l’ancienne édition, mais des ambiances plus suggestives pour l’actuelle : le numérique, les techniques d’impression, la particularité du papier sont passés par là. Mais voilà, quatorze planches manquaient à l’appel, offertes ou vendues par l’auteur. Auxquelles il a fallu ajouter cinq inédits pleine page pour atteindre la norme de pagination actuelle. Entre temps, Alain Goffin a bien changé, mûri de trente années de communication graphique, de la fréquentation quotidienne d’illustrateurs, de graphistes, de coloristes, de typographes. Alors, quitte à s’y remettre, autant redessiner l’ensemble. Grâce à Photoshop et la palette Wacom Cintiq, chaque image est reprise et dessinée sur grand écran au crayon électronique, à plat, colorée de manière neuve, loin des contingences propres aux années 1980. Ah, quel plaisir de revenir ainsi sur l’émoi de son premier tube, mais avec les moyens actuels et une dense expérience de vie ! Le mythe du « si c’était à refaire » devient réalité. On sent l’orfèvre sûr de son coup, le patient ciselage de chaque ligne, les nuances colorées qui goûtent la friandise. Est-ce un hasard si la coiffure du héros ressemble à une praline, petit chocolat fourré typiquement belge ? On sent Alain Goffin aussi gourmand quand il dessine que quand il pratique sa seconde passion, la cuisine. Chaque image se mijote comme un petit plat. Chaque planche comme l’étape d’un menu soigné. Les meilleurs des cuisiniers sont capables de discerner chaque ingrédient d’un plat, et dans le mélange des saveurs ils distinguent chaque nuance tout comme le dessinateur apprécie des inflexions qui échappent à l’oeil moins exercé. Seuls, les initiés peuvent distinguer les signes qui résolvent l’énigme du Réseau Madou, parce qu’ils ont longuement appris à en lire le code. Le dessin est le coeur du scénario. Voilà pourquoi cette reprise est un régal qui se savoure… comme un merveilleux.
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Picasso 

Luc Térios (décembre 2016)

Palais des Beaux-arts de Bruxelles, jusqu’au 5 mars 2017

« Je ne cherche pas, je trouve » aimait dire Picasso. Ses trouvailles picasso1nombreuses et variées s’organisent selon un processus simple, applicable à plusieurs domaines, en un cheminement différent de celui qui régissait la création artistique qui le précède. Avant, peindre c’était reproduire plus ou moins fidèlement ce qui était déjà là, devant les yeux. Par exemple ce gros monsieur qui souhaitait son portrait comme une photographie faite à la main. Le jeune Picasso est tout à fait capable d’une telle prouesse, mais n’y voit aucun intérêt. Plus tard, il partira rarement d’un modèle (ou fera semblant) mais assemblera des éléments plus ou moins disparates, qu’il configure de manière telle que celle ou celui qui regarde perçoit une ressemblance. Par exemple, cette tête de taureau est avant tout la juxtaposition d’une selle et d’un guidon de vieux vélo trouvés dans une décharge, dont rien ne dit d’ailleurs qu’ils proviennent du même engin. Construction légèrement asymétrique, afin que ce petit déséquilibre embarrasse la perception, et donc active le processus de reconnaissance. Qui a parlé de maladresse ? Il suffit d’un fragment de cruche brisée, qui présenté sous tel angle, augmenté ou diminué de tel ou tel signe, se lit comme une visage. Les dessins les plus intéressants de Picasso s’inventent selon le même mode : des taches auxquelles s’ajoute l’un ou l’autre signe, minimal mais bien choisi. Ainsi, les yeux et le cerveau se forcent à percevoir un objet ou une image – virtuels, illusoires – qui ressemble à ce qu’ils connaissent déjà. Pour vous en convaincre, retournez le dessin, tête en bas, et regardez. Picasso ne cherche pas l’abstraction comme on le dit souvent, il part d’une abstraction à laquelle il ajoute quelques éléments plus ou moins disparates, ici un signe s’apparentant vaguement à un oeil, là un nez, un bout de main ou de pied, un nombril… Tout est dans l’évocation. De là son amour pour les arts dits primitifs, parce que ceux-ci procèdent selon le même principe, un agglomérat de fragments hétérogènes, pas forcément symétriques, pas forcément de même taille, ou de même proportion, pas nécessairement au bon endroit, etc., mais dont l’ensemble fait penser à une représentation. Une illusion en quelque sorte, car c’est vous, votre savoir et votre expérience, votre mémoire qui reconstruit l’image. Ceci étant acquis, il serait amusant de considérer cette oeuvre selon d’autres déclarations de l’artiste, par exemple « Je suis sérieux comme un enfant qui joue » ou « Là où il y du gris je mets du rose » !

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Guggenheim FULL ABSTRACTION

Luc Térios (novembre 2016)

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Marcel Duchamp (1)

Si l’art classique hérité de la Renaissance frémit sous les audaces des divers mouvements qui l’ont secoué depuis le dix-neuvième siècle, il faut attendre Marcel Duchamp au début du vingtième pour connaître le vrai tremblement de terre culturel, radical, dévastateur. Tout est remis en cause. Au point que pour d’aucun, aujourd’hui encore, un siècle plus tard, la pratique de l’art se résume à imaginer des trucs auxquels on avait pas encore pensé, toujours plus loin, toujours plus fort, un art de compétition en quelque sorte… Porte-bouteilles (1), en 1914, est un objet industriel, sans âme, impersonnel, acheté au bazar du coin (aujourd’hui on dirait fabriqué en Chine), neuf, exposé tel quel, sans la moindre retouche. Son seul mérite est d’avoir été « choisi » par l’artiste (le mot « prélevé » semble plus juste), qui en l’exposant dans un lieu consacré à l’art lui confère le statut d’oeuvre. Je suis artiste… donc c’est de l’art. Le processus est plus évident encore avec Fontaine, en 1917, une pissotière que l’artiste signe « R. Mutt ». Cet objet trivial, c’est le porte-bouteilles plus l’humour, d’abord parce qu’il est élégamment élevé au rang de fontaine – bien que couché – ensuite parce que la signature, mal dégrossie (le fait d’un quasi illettré ?) signifie « chien » en langue anglaise argotique, qui par extension se comprend « andouille », « crétin », »corniaud », etc. Or si les clebs et autres cabots ne se gênent pas pour pisser au vu et au su de tous, il ne faut jamais oublier que Marcel Duchamp a longtemps hésité entre une carrière d’humoriste (et si une bonne partie de son oeuvre n’était qu’une pratique de l’humour impertinent, voire provocateur ?) et celle d’un froid champion du jeu d’échec au cerveau aussi peu romantique qu’un ordinateur. Deux visions s’affrontent, deux mondes, la modernité industrielle, impassible, tout en chiffres, en voie de robotisation, qui n’a que faire des hommes ; de l’autre le sujet, unique, chaud, émotionnel, expressif, animal. Voilà pourquoi il est bien vu des organisateurs d’entamer la visite de l’exposition par La Boîte-en-valise, coffret reprenant la reproduction de quatre-vingt œuvres en fac-similés et objets miniatures qui permet de se faire une idée sur l’étendue et la variété des expériences imaginées par Marcel Duchamp. La réflexion sur les contenus de cette valisette ouvrant la porte de l’art contemporain et ses enjeux, il est dès lors plus facile de comprendre et relater la démarche des autres artistes présents aux mêmes cimaises.

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Marcel Duchamp (2)

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ING Art Center, Place Royale, Bruxelles, jusqu’au 12 février 2017

Jean-Pol Rouard s’expose à la galerie 8

Mise en page 1


THE CARTOONNIST.be

réouverture dans un nouveau lieu

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Lang-Levenstraat 40 rue Longue Vie
1050 Brussel/Bruxelles
t: 0032 2 511 21 33
e: info@thecartoonist.be
w: www.thecartoonist.be
f: https://www.facebook.com/TheCartoonistBrussel



expo: Antonio COSSU

Dessinateur et scénariste, Antonio COSSU est aussi prof de BD à l’Académie des Beaux-arts de Tournai et collabore activement à 64_page en nous proposant des jeunes auteurs, notamment Bou, Camille Ricard, Giovanni Nardone, …

Forza Antonio!

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Breaking News !

Luc Terios
(octobre 2016)

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Tel est l’intitulé de l’exposition que présente Seed Factory, La maison de l’image jusqu’à la fin du mois de décembre prochain. Une Breaking News est par définition exceptionnelle, d’une importance notable même si elle est parfois prévisible. Elle frappe les esprits avec soudaineté, liée à son intensité, voire sa violence, ce qui la distingue des faits divers encombrant les salles de rédaction. Comment concilier cet état de chose avec la préparation d’une exposition et de son catalogue qui se peaufinent des mois à l’avance, donc toujours susceptibles d’être dépassés par l’actualité ?Comment mêler la planification et l’imprévisible surgissement ? Tel est le défi de cette exposition. Le risque est d’autant plus avéré qu’elle se tient en automne, après les vacances d’été, période émaillée de nombreux événements sportifs qui distraient le grand public des choses du monde. Ayant recensé les grands moments de l’actualité planétaire depuis l’an deux mille (il n’y en a même pas trente entre les attentats du onze septembre à New York en 2001 jusqu’au Brexit, au moment de rédiger ces lignes), l’idée est alors apparue d’imaginer de fausses Breaking News, ou de recycler ou modifier des anciennes. La fiction y dépassera-t-elle la réalité ? L’humour est évidemmentconsubstantiel à ce choix qui présente des événements loufoques dans un cadre sérieux. C’est aussi une manière de dédramatiser le côté anxiogène des Breaking News et de sourire face au tragique. Il faut souligner, toutefois, la multiplication de nouvelles soi-disant importantes dans le seul but de tenir le public en haleine.

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Les réseaux sociaux et l’agitation médiatique autour des « people », par exemple, restent malgré tout dérisoires comparés aux événements qui changent vraiment le cours de la planète. Rappelons que l’expression Breaking News contient le mot « Break », qui signifie « casser », et désigne un événement suffisamment important pour interrompre une émission en cours. Ainsi, l’étiquette « Breaking News » devient de plus en plus un truc pour attirer le chaland, ce qui la rend à la fois envahissante et insignifiante, et tend à mettre sur le même plan le plus grave et le plus futile. Soit, souvent, beaucoup de bruit pour rien. Y a-t-il plus belle manière de clore la présentation de cette exposition qu’en citant Pierre Desproges : « l’homme donne à pleurer, mais prête à rire » ? Ou encore, Gérard Jugnot : « Le rire, c’est comme les essuie-glaces, il permet d’avancer même s’il n’arrête pas la pluie ».

Seed Factory, Maison de l’image, avenue des Volontaires 19, 1160 Bruxelles (www.seedfactory.be). Eposition en collaboration avec 
The cARToonist (http://www.thecartoonist.be/fr/) et le Press Cartoon Belgium (http://www.presscartoon.com). Du lundi au vendredi de 9 à 18 heures. Entrée gratuite. Jusque fin décembre.

kamagurga- Regarde mon fils, c'est la mer Méditerranée
- Et où sont les immigrés? 
- Calme, nous avons encore 2 semaines!

FÖR MY

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Dessin de My Atlegrim

Elle était leur amie et ils ont décidé de lui rendre hommage. Les proches de la jeunes illustratrices suédoise, My Atlegrim, qui figurait parmi lres 32 victimes de l’attentat de la sration de métro Maelbeek le 22 mars, montent une exposition rassemblant un grand nombre de ses dessins pleins de couleurs et de fantaisies.

Ses créations sont à voir du 15 au 30 octobre à la Maison Pelgrims, 69 rue de Parme à 1060-Saint-Gilles (Bruxelles). Vernissage le vendredi 14 à 18h30.

for-myLe magazine Cuistax à édité un numéro spécial de 44 pages För My regroupant ses dessins et des textes et dessins de 34 de ses ami(e)s. Prix de vente 10€. Contact: cuistax-cuistax.blogspot.com/

L'argent récolté permettra la plantation d'un arbre dans le Parc Duden.

 

 



 Mon ami Romain* vient de sortir sa première video !

Ça parle de faire de l’argent avec des chats qui font de la pub, un truc dans le genre. En tout cas il est vachement beau. Et nom d’un chien, c’est une analyse intelligente et juste!

https://www.youtube.com/watch?v=Q7nM3-otQu4

(*) Romain est l'ami de Thomas qui signe ces BD délirantes et pleines de subtilités: Judey
Et si on mêlait créativité et esprit d'entreprise sur fond de vulgarisation marketing et de petits chatons ? "Non" ? Ha... Ok.



Belgium et cetera

Luc Térios

(septembre 2016)

belgium-ecetera

Si vous souhaitez vous informer – ludiquement – de l’histoire de notre chère Belgique, alors courrez visiter l’exposition qui se tient actuellement au musée BELvue, annexe du palais royal de Bruxelles, jusqu’au 6 novembre. Elle vaut le détour, en plus d’être gratuite, accessible aux plus jeunes comme aux anciens qui ont vécu ces événements sans trop savoir parfois qu’ils faisaient l’Histoire. Trois salles lui sont consacrées, avec, idée surprenante, l’utilisation des stores de protection solaire en guise de supports pour les textes ce qui augmente d’autant la surface réservée aux visuels. Bien vu. Afin d’éviter le côté pompeux de la présentation, chaque image est encadrée de bois à l’ancienne, tous différents, chaleureux, comme on les trouvait à l’époque d’avant le design. Un peu partout, des clin d’oeil noirs, jaunes, rouges, par exemple les tabourets prévus pour se reposer. Parce que Gilles Dal, auteur des textes, est aussi scénariste de Bande Dessinée, il a revu l’Histoire de la Belgique comme un scénario de BD, humour en prime, elliptique, réussissant la gageure de faire comprendre les moments les plus sérieux (souvent ardus, voire pénibles) de notre histoire nationale tout ne s’ennuyant pas. Une prouesse, car loin de se lasser, on désire en savoir davantage. certes, le propos est brossé à très larges traits, et ne se veut qu’une première introduction à une réalité autrement plus complexe. Un mot convient : vulgarisation. Félicitations à lui. Aucun sujet n’est épargné, même l’épineuse Question Royale.

belgium-ecetera2La chose vaut la peine d’être soulignée, car on sait qu’une publication récente (le numéro 8 de 64_page pour ne pas le nommer) a été amputée de cette référence pourtant historique qui l’évoquait (1). Quant aux images, elles s’intègrent parfaitement au texte – à moins que ce ne soit l’inverse – parce que la présentation s’inspire du vocabulaire graphique de la BD. Un coup de modernisme pour de l’histoire ancienne. La galerie the cARToonist a réussi à persuader la bonne vingtaine de dessinateurs de presse belges en activité, dont toutes les stars, à fouiller dans leurs archives afin de retrouver les dessins convenant aux sujets. Et quand ils constataient une absence, ils l’ont comblée par des images inédites spécialement créées pour l’occasion. Bravo à eux. Signalons la présence de deux femmes dans ce monde réservé aux hommes (on se demande d’ailleurs pourquoi), une néerlandophone et une francophone alors que la parité linguistique ne semble en rien l’obsession des organisateurs. Une petite ombre au tableau toutefois, si les textes accompagnant l’exposition sont trilingues (l’anglais en plus du néerlandais et du français), par contre les notices du catalogue sont bilingues… néerlandais et anglais. L’éditeur aurait-il pensé que son livre se vendrait partout dans le monde, sauf en francophonie ?

L'expo Belgium et cetera... est visible au Musée BELvue, place des Palais 7 à 1000-Bruxelles du 31 août au 6 novembre 2016. Entrée gratuite. Voir les horaires sur http://www.belvue.be/fr
(1) Voir Le soleil de la liberté en version non censurée, rubrique consacrée à Tijl Uilenspiegel de Willy Vandersteen,64_page #8, pp 36 et 37, ainsi que sur le site http://www.64page.com/wp-admin/post.php?post=864&action=edit.

AFFICHE PAYSAGE F

Pour cette seconde exposition au Centre Belge de la Bande Dessinée, Adley, Alexandre Lollo, Basti DRK, Bou, cHarlotte Meert, Christopher Boyd, Dimitri Bardunov, Éléonore Scardoni, Ilaria Fantini, Jay Aël, Judey, Léo Gillet, Lison Ferné, Élisa Gatto, Patrice Réglat-Vizzavona, Pierre Mercier, Pluie Acide, Priscilla Suarez-Bock, Remedium, Sachimir, Vincent Virasolvy, 22 jeunes auteurs de 64_page s’exposent au Centre Belge de la Bande Dessinée…

… En compagnie de Brecht Evens, Louise Joor, Noémie Marsily, Pierre Bailly et Pieter De Poortere


Jungle Space America



Création protéiforme librement inspirée de La quête onirique de Kadath l’Inconnue de H.P.Lovecraft. De et avec : Camille Panza, Léonard Cornevin, Marie-Laetitia Cianfarani, Noam Rzewski, Pierre Mercier.


Le collectif Ersatz / Espace Jungle vous convie à son installation/performance Jungle Space in America
du 14 octobre au 5 novembre, dans le cadre de l’évènement Visions aux Halles de Schaerbeek.

VISIONS
du 14/10 au 28/10 :
Lundi, mardi, jeudi et vendredi : 15h30 – 18h
Mercredi et samedi : 14h -18h
du 31/10 au 05/11
Du lundi au vendredi : 14h -17h30
Tarif unique : 5€

Avec également des spectacles et/ou installations de :
Éric Arnal Burtschy – Deep are the woods ; Daniel Larrieur – Flow 612 ; Ulf Langheinrich – Hemisphere ; Julien Maire – A thousand segments, Open Core, To Sublimate.

JSA
Cinq personnes, ayant chacune, à l’origine, une fonction de prédilection : mise en scène pour Camille Panza, création lumière pour Léonard Cornevin, création sonore pour Noam Rzewski, scénographie pour Marie-Laetitia Cianfarani et illustration pour Pierre Mercier, se sont réunies autour d’une envie commune de déployer un monde onirique et fantastique par l’entremise du spectacle vivant, de l’installation performative 2D/3D et de la bande-dessinée.

L’installation propose au spectateur de s’immerger dans une cartographie imaginaire, un parcours sillonnant « Jungle », « Space » et « America ».

Le visiteur est invité à pénétrer dans une structure polymorphe dont on ne sait si elle se construit ou se déconstruit, des trous, des brèches et des fentes lui laissent entrevoir son intérieur. Il se déplace entre des points précis, des régions du monde du rêve que nous laissons percevoir mais il oscille toujours au bord d’un gouffre. Univers « plurimateriel » qui brouillent l’esprit, différents mondes qui n’en forment qu’un lié par une matière au « non fini » assumée. Du plastique, de l’informe, du cheap, entre les casinos de Las Vegas et le néant spatial. Tout y est faux, affreux à en être beau, une sorte d’extrémisme contre nature, mais qui permet de s’immerger dans l’inconnu, qui en devient surnaturel, fantastique. Les montagnes du Nevada côtoient une grotte lunaire et un paysage volcanique criard, le trait du dessin se fait forme et inversement. Ce sont des ambiances, des éclairages, des sonorités, qui n’ont d’autre fonction que de mettre en valeur l’ensemble de cette architecture imaginaire. Nous gardons l’impression d’avoir déjà visité ces gigantesques cités; en réalité, nous ne faisons que transcrire, le mieux possible, nos propres rêves.


Un événement à ne pas manquer. Tissage de deux cultures comme des notes de musique tressées. J’aurais tant aimé y aller mais je suis loin à ce moment-là. J’invite ceux qui ont lu l’album à partager ce moment.
Et de relire l’article De Beyrouth à Paris, Zeïna Abirached tricote ses deux filigranes, 64_page #6, mars 2016

Une folle tentative d’associer deux cultures musicales

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À partir de sa bande dessinée éponyme [Casterman], Zeina Abirached, jeune dessinatrice libanaise, raconte l’histoire de son arrière grand-père qui, à Beyrouth, a inventé un piano bilingue qui peut aussi bien jouer à l’occidentale qu’à l’orientale avec les notes en quart de ton. Folle tentative pour rapprocher les traditions musicales d’Orient et d’Occident, ce piano au destin méconnu n’aura vu le jour qu’en un seul exemplaire, juste avant que la guerre civile ne s’abatte sur le Liban. La dessinatrice s’exprimera aussi par des dessins projetés en dialogue avec Mathias Enard sur ce bilinguisme musical en écho au bilinguisme linguistique. Fred Wilbo, pianiste, sera au clavier d’une réplique de ce piano oriental, conçue par le facteur de pianos tournaisien Luc-André Deplasse. Ce nouveau piano bilingue, unique en Europe – un Yamaha blanc – sera «habillé» des illustrations de la dessinatrice.

Les INVITÉS :
Zeina ABIRACHED auteure-dessinatrice
Mathias ENARD
auteur
Fred WILBO
Piano
et
Luc-André Deplasse  facteur de piano

Samedi 03 Septembre de 18:00 à 19h30

Entrée 14€
Abonnés 10€
Enfants et -26 ans 8€

La Halle aux draps
Grand-Place
7500-TOURNAI