Daniel Fano, 1947-2019 est d’origine française par son père. Il a vécu
en Allemagne et à Paris avant de s’installer à Bruxelles en 1971. Il y
exerce divers petits métiers tout en débutant comme journaliste culturel
extrêmement polyvalent puisqu’il écrira autour de 5000 articles sur la
littérature, le théâtre, le cinéma, le jazz, le rock, l’opéra,
l’affiche, le dessin d’humour, la bande dessinée, la photographie.

Spécialiste des livres pour la jeunesse, il anime une rubrique sur le
sujet à la télévision (« Carrefour J », RTBF, 1980-1982), cofonde le
Prix des Critiques de livres pour enfants (1987) et la section
francophone belge de l’Ibby (1993) initiés par Marie Wabbes (1987) puis
fonde la revue « Alice » (1995-1998) et la revue parlée « Le Café des
fées » (1999-2002); il anime aussi les collections Espace Nord Junior
chez Labor (1996-1999), La Bibliothèque d’Alice aux Editions Le Hêtre
Pourpre (1996-1998) et Illustrateurs chez Tandem (depuis 2001).

Son intérêt pour l’image l’a entraîné à donner de nombreuses conférences
sur la figuration narrative aux étudiants en section Illustration de
l’ERG (Ecole de Recherche Graphique) et Saint-Luc Bruxelles (1986-2003)
et à participer aux débuts de la Galerie Contretype (1980-1983) puis à
l’aventure de l’association Arrêt sur l’image (1988-1993).

Autant d’activités apparemment disparates ont longtemps occulté
l’écrivain découvert en 1966 par Dominique de Roux, encouragé par Henri
Michaux, Joyce Mansour et plus tard Bernard Delvaille (qui l’intègre en
1974 dans son anthologie aujourd’hui mythique « La Nouvelle poésie
française »,).

Publié en 1973, « Mannequins en flagrant sésame » (Transédition)
inaugure une série de livres singuliers (des ovnis, selon Karel Logist)
où l’auteur traite du « cauchemar de l’Histoire », du « cauchemar
climatisé » (dixit Roger Lahu), passant progressivement des formes brèves
(« Souvenirs of you », Le Daily-Bul, 1981, puis «Chocolat bleu pâle »,
Le Castor Astral, 1986, le font qualifier de « Mallarmé pop » et de « Perec
rock » par la critique française) à une forme toujours plus ample (« Un
Champion de mélancolie », Editions Unes, 1986, réédité en 2019 par le
même éditeur et précédé d’un texte récent « à la vitesse des nuages « et
surtout la tétralogie en prose publiée aux Carnets du Dessert de Lune :
« L’Année de la dernière chance » ; « Le Privilège du fou » ; « Sur les
ruines de l’Europe » ; et « La Vie est un cheval mort »).

Selon Francis Dannemark (qui a édité deux de ses recueils au Castor
Astral, « La Nostalgie du classique » en 2004 et « Comme un secret ninja
» en 2007) , ce désenchanteur ironiste est un « auteur culte », et c’est
vrai qu’il en a quelques caractéristiques, non seulement par la
singularité de ses apparitions éditoriales mais par ses passages dans
les œuvres d’autrui (ainsi, il traverse la biographie de Edgar-Pierre
Jacobs de François Rivière et Benoît Mouchart, ou encore certains films
de Boris Lehman : évoqué par le cinéaste dans « Lettre à mes amis restés
en Belgique », on l’entend (voix off) dans « Etranges étrangers » et il
joue son propre rôle dans « Mes entretiens »).  Une vie riche aux mille
facettes…

Bio « arrangée  » de celle de la scam sur Bela