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Un enfant comme ça

Antoine Bréda

Dans le 64_page #10, Antoine Bréda publiait À en perdre la tête, l’histoire d’une déchéance à coup de COT COT et d’humour il transformait un drame en humour débridé.

Dans un enfant comme ça, on retrouve ce qui fait l’originalité d’Antoine Bréda, le drame, l’humour, une approche sensible de ses personnages. Charles n’était pas un petit garçon comme les autres, il inquiète ses parents et tous ceux qui « mesurent » l’intelligence des enfants. Charles ne fait pourtant rien de bien différent des autres enfants : il porte des lunettes à cordon et met les animaux hors de l’enclos.

Devenu adulte, Charles a lui-même une épouse, Lucie, et un enfant, Julien. Sa vie se heurte à la banalité au quotidien, à la cruauté insidieuse de la vie quand elle se résume au métro-boulot-dodo auquel il ajoute Dallas à la TV…

Un enfant comme ça nous redit que malgré nos différences nous sommes tous des êtres sensibles, merveilleux, créatifs…

Un enfant comme ça, Antoine BRÉDA, La boîte à bulles, collection Hors champs, 2019 – 16€

La Déesse Requin 

Lison Ferné

 
Lison Ferné est une habituée de 64_page et, surtout, une artiste dont l’univers est extrêmement personnel, tout en s’inscrivant dans la lignée de quelques illustrateurs du vingtième siècle proches du surréalisme.
Dans ce livre-ci, à paraître chez CFC-Éditions, elle puise son inspiration dans un monde légendaire quise conjugue à la fois dans la tradition européenne et dans la tradition chinoise. C’est le mythe de la petite sirène ou celui de la « fille du roi dragon » : un monde divisé entre deux races différentes, les humains et les dieux de la mer. Dahut, princesse des profondeurs océaniques, décide de se rendre dans le monde qui n’est pas le sien, pour en découvrir les réalités et les richesses.
À partir de ce canevas pratiquement traditionnel, Lison Ferné nous parle de métamorphoses(rejoignant ainsi les mythologies grecque et romaine), de la différence à assumer, à accepter, àrejeter, à aimer ou à haïr. Telle l’Alice de Lewis Carroll, elle nous fait traverser le miroir des apparences, elle nous invite à mélanger, intimement, les cultures et les religions, elle nous pousse à chercher au présent les ailleurs capables de nous éveiller l’âme. Mais toutes ces pistes de réflexion qu’elle offre se heurtent à la réalité humaine qui reste la nôtre : celle de la violence,de la mort, de l’égocentrisme, de l’incompréhension.
Déstructurant la construction de son récit, s’éloignant des codes habituels de la bande dessinée,Lison Ferné pratique l’art de l’ellipse et de la poésie avec un bonheur et un plaisir évidents.
Ce livre, linéaire dans son récit, respectueux dans la thématique chère à Andersen, tient autant de labande dessinée revisitée que de l’illustration littéraire. À ce titre, elle est une œuvre extrêmement personnelle qui mérite, assurément, d’être découverte.(critique de Jacques Schraûwen pour 64_page #17)
 
La déesse requin, Lison Ferné, CFC-Éditions, 18 €. Chez votre meilleur libraire BD

Le nouvel album de Mathilde BROSSET

Le bout de la ligne 


Un petit garçon et son grand-père vont à la pêche.
L’enfant se demande ce qu’il pourrait bien attraper dans l’océan.
« Peut-être une daurade ou un turbot » lui répond son grand-père. Mais le garçon imagine que l’océan cache des créatures bien plus impressionnantes.
S’ensuit une énumération tout droit sortie de son imaginaire : deux dragons, quatre sirènes, cinq poissons des abysses…
On découvre les personnages assis sur une baleine, à cheval sur le dos d’hippocampes ou prisonniers des tentacules de trois énormes pieuvres.
La ligne ondule parmi les méduses, se tend sous les dents des requins, devient fouet ou lasso selon les animaux qu’elle attrape. 1, 2, 3 … et 10 squelettes sortent de l’eau tandis que nos deux héros s’agrippent au mât du vaisseau pirate.

Dès le 14 avril dans votre meilleure librairie:

« Moins indigent que beaucoup d’albums de ce genre,
Le Bout de la ligne est avant tout l’histoire d’une complicité entre un adulte bienveillant mais tellement A Gterre-à-terre et un petit garçon déterminé à réenchanter le
réel. » (Ed. l’Atelier du poisson soluble).

Mathilde sera en dédicace au Musée de l’Illustration Jeunesse de Moulins, le samedi 14 avril à 16h

A G E N D A  –  64_page – BLOQUEZ CETTE DATE! 

Mathilde BROSSET donnera, en compagnie de MEZZO, une Master class       le mercredi 23 mai à 16h au PALACE, 85, bd Anspach à 1000-Bruxelles.

Organisation en partenariat avec les librairies Brüsel et Het B-Gevaar, le cinéma PALACE, la Maison LEFEBVRE matériels pour artistes, KABOOMBD.tv et SANDAWE

 

 

 

 

 

M’enfin un philosophe belge!

Enfin un philosophe belge !

La Belgique est entourée de terre de philosophe, les anglais Adams, Locke, Hume… Les français Rousseaux, Montesquieu, Foucault… Les allemands  Nietzsche, Kant, Schopenhauer … et même les hollandais ont Spinoza en Belgique, rien pas un philosophe dans les dicos ! Mais c’est fini ça, le Magazine Philosophie vient de publier un magnifique hors-série consacré à ce grand penseur belge: Gaston Lagaffe.

Le magazine Philosophie confronte la pensée gastonienne  aux écrits de Kazimir Malévitch, Hannah Arendt, Joh Perry, Claude Levi-Strauss, Guy Debord ou Kymlicka-Donaldson sur des sujet saussi modernes que la ‘citoyenneté animale », la « distruption », le « travail », « l’émancipation de la femme » ou encore « inventions et bricolages »… Et des réflexions sur « il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » ou « Pourquoi rien ne se passe comme prévu? »…

Dans cette prestigieuse collection, Gaston rejoint Montaigne, Platon, Aristote, Spinoza, Arendt, Marx, Homère ou encore Sempé…

Un album jouissif !

Gaston, un philosophe au travail – Hors série du Magazine Philosophie (distribué en Belgique par La Libre)

Remedium signe ses Contes noirs du chien de la casse au Quai des bulles de Saint Malo

Remedium signe ses « Contes noirs du chien de la casse » au Quai des bulles de Saint-Malo!

64_page : Tu dédicaces pour la première fois dans un grand festival ! Est-ce ton premier livre publié professionnellement ? Remedium : Non c’est mon troisième. Mon premier était Obsidion en 2011, une BD sur les émeutes de 2005, et j’ai fait un livre pour enfants en 2014, Adama, sur les élèves sans-papiers dans les écoles. Mais c’est le premier avec un tirage plus important (1800 exemplaires), dans une maison d’édition qui a pignon sur rue. Et ça se passe très bien, avec beaucoup de bons retours !

64_page : Peux-tu me dire combien de temps s’est écoulé entre le premier germe de cette BD et ta présence ici à Quai des Bulles ? Remedium : 1 an et demi. Le concept de l’histoire m’est venu il y a deux ans mais je m’y suis mis il y a un an et demi. J’ai trouvé un éditeur assez rapidement. J’ai ciblé aussi des éditeurs qui me correspondaient et qui correspondaient au projet, et du coup ça a interpellé : aucun éditeur n’a refusé sèchement. Tous ont eu soit un refus poli en critiquant très justement soit une acceptation.

64_page : Tu n’as donc pas arrosé toute la profession avec ton projet ? Remedium : Non, ça peut être contre-productif. En plus les éditeurs se connaissent tous, ils se parlent entre eux, ils savent quand les projets tournent.

64_page : Avec Des ronds dans l’O, ça a été le coup de foudre immédiat ? Remedium : C’est une boîte qui laisse beaucoup de liberté à l’auteur, à partir du moment où ils s’engagent sur le projet et où ils s’y reconnaissent. Au final, il n’y a eu quasiment aucune intervention de leur part, simplement des conseils sur certaines tournures de phrase, sur la maquette. C’est une belle collaboration entre un auteur et un éditeur : c’est un bel objet qui bonifie les planches je trouve.

64_page : A 36 ans, peut-on dire que tu es un jeune auteur ? Remedium : Euh…Un collègue qui dédicace à côté : On est jeune tard dans ce métier !

64_page:Est-ce que tu en vis ? Remedium : Non j’en vis pas, je suis professeur des écoles. A mi-temps, pour me donner le temps d’abord de m’occuper de mon fils, puis pour finaliser ce projet.

64_page : As-tu des conseils à donner aux p’tits jeunes qui débutent ? Remedium : Changez de métier ! Barrez-vous!! (rires!) Avant tout de faire ce qu’on a envie de faire, parce que si on essaie de coller à une mode ou à un courant, on n’y arrive pas forcément mieux. Faut parler des choses qu’on connaît, de son expérience, de soi, et après trouver l’éditeur qui peut correspondre même si ça peut paraître difficile, compliqué.

64_page : Ton livre est autobiographique ? Remedium : Non mais ce sont des gens que j’ai connus, des histoires auxquelles j’ai assisté. Dans toute histoire il y a un aspect cathartique, une part de soi qu’on met dedans.

64_page : Quid de ton futur projet ? Remedium : Ce sera complètement différent mais pour l’instant j’en suis aux bases donc je ne peux pas trop en dire. Ce sera un autre style. Alors évidemment il y aura des points communs parce qu’on voit que tous mes textes sont de la même famille !

64_page : Tu ne sors d’aucune école de BD ? Tu es autodidacte ? Remedium : Complètement ! J’ai appris tout seul, je dessine depuis que je suis tout petit. L’essentiel pour moi c’est de se lancer, puis de progresser par soi-même en fonction de ce qu’on a envie de faire, les ressentis qu’on veut faire passer dans ses dessins, plutôt que d’apprendre de la technique pure. Même si la technique est nécessaire pour avancer!

64_page : Ton ressenti sur Quai des Bulles ? Remedium : C’est un super festival ! Avec des gens très sympas, très curieux. C’est une belle expérience !

Marianne PIERRE, le 28 octobre 2017 à Saint-Malo.

Les Contes Noirs du Chien de la Casse

Album

Les Contes Noirs du Chien de la Casse – Remedium

Remedium

Remedium vient de sortir un super album de sept histoires courtes en noir et blanc. Sept histoires tirées de son vécus dans la cité des Tilleuls à Blanc-Mesnil, où il a vécu et enseigné. Cité dont l’inénarrable maire Les républicains (LR) lui a inspiré le personnage ubuesque de Titi Gnangnan.

Dans Les Contes Noirs, Remedium fait de sa cité son personnage principal, une cité froide, quasi impersonnelle, hantée par ses jeunes qu’il connaît si bien. Quasi reportages instantanés de la vie de ces jeunes dont il reproduit le langage… Les situations sont parfois dramatiques, plus rarement cocasses et souvent tendres. Toute l’émotion et l’affection de l’auteur pour ‘ses’ jeunes qu’il raconte avec réalisme est perceptible. Un excellent album qui nous éloigne des histoires stéréotypées habituelles.

Pour découvrir Remedium : https://twitter.com/RemediumTimoris – https://www.facebook.com/search/top/?q=titi%20gnangnan

Les Contes Noirs du Chien de la Casse – Remedium                                                                                        70 pages, cartonné – éditions Des Ronds dans l’O – 15€

 

 

 

Quentin Lefèvbre

Plus fort que tout !

Le tome 3 de HANDMAN de Quentin Lefèbvre.

autoportrait quentin lefebvre (1)

 

Quentin est un des auteurs publiés par 64_page (numéro #10), son troisième opus de son héros Handman vient de sortir et à fait l’objet d’une présentation publique en Savoie. Ce lien vous permet de découvrir cette sympathique rencontre-dédicaces:

www.youtube.com/watch?v=amr4vKkwMtU&feature=youtu.be

Pour suivre Quentin : www.quentinlefebvre.fr

Handman3 la couverture

Mathilde BROSSET : « J’ai choisi le collage comme alternative au dessin ».

autoportrait mathilde1 Quel est ton parcours? Comment et pourquoi es-tu arrivée à Bruxelles? Qu'est-ce que Bruxelles offre aux jeunes auteurs?

Mathilde : J’ai toujours aimé les histoires. Celles que l’on trouve dans les livres bien sûr mais aussi les textes des chansons, les films ou les pièces de théâtre.

A 18 ans, je suis entrée à l’école des Beaux-arts de Bordeaux. J’ai expérimenté de nombreuses techniques et je me suis intéressée au rapport texte/image par le biais d’installations sonores ou de livres d’artistes. Après mon diplôme, j’ai profité d’un échange universitaire pour partir à Montréal. Je me suis plongée dans la bande dessinée québécoise et j’ai commencé à imaginer mes propres projets.

A mon retour, j’ai intégré l’Institut saint Luc de Bruxelles en dernière année. C’était une année très riche où j’ai travaillé à la fois le dessin, le graphisme et la peinture. J’ai découvert des illustrateurs tels que Béatrice Alemagna, Wolf Erbrucht, Emmanuelle Houdart qui remplissent aujourd’hui ma bibliothèque. Je me suis prise d’admiration pour l’histoire des contes traditionnels et, en particulier, les contes d’Hoffmann. J’ai obtenu mon diplôme avec l’illustration de La pêche à la baleine de Jacques Prévert. A partir de là, j’ai continué à imaginer des projets de livres. Je suis restée à Bruxelles pour proposer des ateliers d’art aux enfants. Aujourd’hui, j’interviens dans plusieurs écoles primaires et dans divers lieux culturels. Je garde toujours un ou deux jours par semaine pour mon travail personnel.

Bruxelles est une ville pleine de possibilités pour les jeunes auteurs. La BD et l’illustration y occupent une vraie place et de nombreux lieux leurs sont dédiés. Je suis plutôt sédentaire, j’aime travailler de chez moi. Mais Bruxelles me permet d’avoir facilement accès aux nouveautés ou de visiter des expos de qualité.

la peche à la baleine

La pêche à la baleine

2 Tu es une technique personnelle, le papier découpé, explique le pourquoi de ce choix et ton cheminement?

Mathilde : J’ai choisi le collage comme alternative au dessin. Quand je suis arrivée à Saint Luc (Bruxelles), je n’avais jamais pris de « vrai » cours de dessin et je n’étais pas très à l’aise avec mon trait. Le collage m’a offert une certaine liberté. Il m’a permis de travailler sur des grands formats, de me concentrer sur les matières et les couleurs. Avec cette technique, on peut changer continuellement la composition. C’est comme un puzzle dont on bouge les pièces jusqu’à ce qu’elles trouvent la place parfaite. Une image peut rester des semaines en attente avant d’être fixée sur le papier.

Maintenant, je mélange collage et dessin. Mes tiroirs sont remplis de papiers à motifs, aplats de peinture ou extraits de magazines dans lesquels je découpe.

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Oki

En fonction des projets, le choix des matières change. Pour créer l’ambiance d’ Oki, j’ai choisi des teintes chaudes en découpant dans les photos des oeuvres de Rembrandt ou Vélasquez car le contraste entre les aplats de peinture jaune et les touches brunes de pinceaux me semblait adapté à l’univers que je voulais mettre en place.

3 Tu as déjà publié. C'est une étape dans une jeune carrière, comment cela s'est passé pour toi? Qu'est-ce que tu pourrais conseiller à celles et ceux qui seront confrontés à leur premier éditeur?

Mathilde : Meunier, tu dors ? est paru à l’Atelier du poisson soluble en septembre. C’est un livre pour les enfants qui, avant de sortir, a changé plusieurs fois de formes.

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Meunier tu dors ?

Au départ, ce projet était destiné à l’association Dédales qui sort, chaque année, une revue BD et illustration. Le thème de la revue était « La tempête » et j’ai imaginé un projet en lien avec ce thème. Puis, je l’ai envoyé à plusieurs éditeurs et c’est l’Atelier du poisson soluble qui m’a contacté. C’est une maison d’édition que j’aime beaucoup car son répertoire est très varié et plusieurs de ses albums m’ont touché.

Comme le projet était destiné à une revue graphique plutôt adulte, mon éditeur m’a demandé de changer des petites choses afin que l’album s’adresse aux enfants. J’ai donc gommé quelques gros mots, trouvé une fin plus rigolote et modifié le format pour que l’album puisse être imprimé en version cartonnée. C’est un vrai bonheur de sortir son premier livre et d’être accompagnée dans sa réalisation. Mais je pense que le choix de l’éditeur est primordial. J’ai eu la chance d’avoir un éditeur  qui était à l’écoute et avec qui j’ai pû progresser.

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La Belle et la Bête

4 Que retiens-tu de ta participation au Trombone illustré? Connaissais-tu cette aventure éditoriale initiée par Franquin et Delporte?

Mathilde : Comme beaucoup, j’ai connu les idées noires avant de connaître le Trombone illustré. Et c’est par le biais des couvertures de Franquin que j’ai lu le contenu de ce magazine pirate. Pour moi, il représente la naissance d’une BD adulte et iconoclaste au sein d’un hebdomadaire jeunesse.

Je suis ravie de faire partie de cette aventure et d’intégrer une revue collective aussi dynamique.

Travailler dans l’esprit du Trombone illustré m’a permis d’aborder des thèmes que je n’aborde pas d’habitude. Etant profondément athée, Je ne pensais pas un jour dessiner une vierge Marie ou une morue bigote ! Je suis impatiente de voir la revue imprimée et de découvrir les autres dessins.

5 Quels sont tes projets?
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Psautier Hop-Frog

Mathilde : Mon prochain projet est l’adaptation d’ Hop Frog d’Edgar Allan Poe pour Dédales éditions. Il raconte l’histoire d’ un nain qui a été enlevé de son pays natal pour devenir le bouffon d’un roi cruel et amateur de farces. C’est une histoire très noire que j’ai choisi de réécrire sous la forme d’une ballade et d’illustrer à travers une série d’enluminures inspirées de l’imagerie médiévale.

En parallèle, je reviens à l’univers de la pêche et travaille sur une projet d’album jeunesse où des baleines, des monstres marins, des squelettes de pirates et des pieuvres géantes sortent des eaux.,,,

FJ Bubblenoise: « Je cherche à dessiner l’idée d’un objet plutôt que l’objet lui-même. »

francois-joseph-bubblenoiseFJ Bubblenoise est à la fois le nom d’auteur et celui de son personnage. Un personnage polymorphe qui change de rôle rien qu’en changeant de chapeau… Un dessin simple, expressif et efficace au service de gags d’un humour débridé, absurde ou poétique. Un auteur à découvrir de toute urgence. Ne serait-ce que pour sa recréation de Suske et Wiske (Bob et Bobette). FJ Bubblenoise a été publié dans le dossier Vampires de 64_page #3 (juin 2015) et exposé au Centre Belge de la BD en 2015 Dans l’expo « Noces de papier » de 64_page.

  1. Tu as créé un personnage très original, Mister Bubblenoise, qui se retrouve dans des aventures très différentes: Bubbleman, Monsieur Komix, l'agent 69 mais aussi Amélie Poppins, Clitoris ou Suskeu et Wiskeu... Comment est né ce personnage? Ses aventures sont autobiographiques?

FJ Bubblenoise: Monsieur Bubblenoise, tel qu’on le connait maintenant, est vraiment né fin 2013. Cela faisait un an, qu’après 16 années sans quasi toucher un crayon, je m’étais timidement remis à dessiner sous l’insistance de ma compagne, Amélie Poppins. J’ai fait une sorte de petit zine de 16 pages, qui s’appelait déjà « De Bric & De Broc » et qui est maintenant épuisé, dans lequel j’ai vraiment mis en place les personnages de Monsieur Bubblenoise, d’Amélie Poppins et de Clitoris…Parfois les histoires sont totalement autobiographiques, comme « La Première Fiancée de Monsieur Bubblenoise », mais d’autres moments c’est de la fiction pure. La plupart du temps, je pars d’une anecdote réelle autour de laquelle j’extrapole afin d’arriver à créer quelque chose d’humoristique…J’aime me moquer de mes personnages.

  1. Comment envisages-tu la suite des aventures de Bubblenoise? Et expliques-nous comment tu travailles, comment naissent ces aventures décapantes même déconnantes?
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FJ Bubblenoise et Amélie Poppins

FJ Bubblenoise: Je n’ai pas d’objectif particulier… Je veux avant tout dessiner pour le plaisir, sans contrainte. J’ai une idée, j’ai envie de faire ça, alors je le fais… Je dessine pour quelques fanzines uniquement lorsque le thème m’inspire. J’accorde énormément d’importance au dessin et à la couleur. Je cherche à avoir un dessin extrêmement épuré, le plus simple possible. Je cherche à dessiner l’idée d’un objet plutôt que l’objet lui-même. Suggérer plutôt que représenter. Et pour les couleurs c’est la même démarche. Je me limite dans ma palette de couleurs. Pour Monsieur Bubblenoise, comme je le disais, je  cherche à me moquer de moi-même à travers ce personnage, c’est ainsi que naissent les histoires de monsieur Bubblenoise… Je cherche aussi à me moquer (gentiment) de ma compagne, Amélie Poppins… mais là, je dois  faire attention… mais ça va, la plupart du temps elle apprécie et ça la fait rire…

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Le dessin aérien et précis de FJ Bubblenoise, quand la Ligne Claire se décoince…

  1. Tu t'es auto-publié, par soucis d'indépendance? As-tu couru les éditeurs traditionnels de la BD dites franco-belge? Si oui, qu'est-ce qu'ils disent de ta production humoristique?

FJ Bubblenoise: Oui, comme je le disais, je ne veux pas de contrainte. Je veux dessiner quand j’en ai envie et ce que j’ai envie. J’ai travaillé pendant plus de 10 ans pour des éditeurs traditionnels sous mon vrai nom, et je ne tiens pas à recommencer, surtout à l’heure actuelle. Donc non, Monsieur Bubblenoise ne cours pas les éditeurs traditionnels de BD dites franco-belge… Les éditeurs cherchent des auteurs « rentables » pas des types comme moi qui ne vont rien produire pendant un mois parce qu’il fait beau et qui trouvent plus agréable de se promener en Vespa que de rester enfermé dans leur atelier. J’ai un boulot « alimentaire » qui me permet de vivre et une passion qui me permet d’être heureux… que demander de  plus.

  1. Comment vois-tu la suite des aventures des Bubblenoise, l'auteur et son personnage?

FJ Bubblenoise: Alors mes projets pour le moment ne concerne pas vraiment Monsieur Bubblenoise mais plutôt Suskeu & Wiskeu. Bien que Suskeu ayant 3 poils au menton, on peut y voir une autre incarnation de Monsieur Bubblenoise. Je viens de réaliser  quelques « Belles Images de Suskeu & Wiskeu » sous le nom de Willy Bubblesteen en tirage (très) limité. Et je compte en réaliser d’autres dans les mois à venir. Bob et Bobette est « ma madeleine de Proust ».

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Les aventures déjantées de Suskeu & Wiskeu

dessin-4Mon grand-père possédait les premières éditions, celles qui alternaient pages bleues et pages brunes, ainsi que quelques tomes de la collection bleue du Lombard. C’est dans ces albums que j’ai appris à lire et plus particulièrement dans « Le Trésor de Beersel »… Avec Suskeu & Wiskeu, je me replonge dans cet univers mais avec un autre regard… un peu moqueur mais toujours avec beaucoup de tendresse pour ces personnages qui étaient mes amis d’enfance. Et en ce moment, c’est un scoop, je suis sur une histoire courte intitulée «  L’histoire tragique mais néanmoins vraie de Willy Bubblesteen » et que je destine à … 64_Page…enfin si la rédaction, au risque de perdre toute crédibilité auprès de la profession, ose publier un truc aussi absurde et débile. (hahaha … ! Wait and see comme on dit !

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Aux Éditions Mademoiselle Zoé, l’album De Bric et de Broc ou le Bric à Brac ordinaire de Monsieur Bubblenoise. sur commande, 10 € à l’adresse leseditidionsmademoisellezoe@gmail.com


 

Scottsboro Alabama, de l’esclavage à la révolution

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Mix & Remix

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